Lundi 7 octobre : Pascal MICHEL (Versailles), PRIMES est dans P
Les classes de complexité P et NP ont été
définies au début des
années 1970. Puis on a essayé de déterminer,
parmi les problèmes
dans NP, lesquels étaient dans P et lesquels étaient
NP-complets.
Parmi les problèmes qui ont résisté à cet effort se trouvait le
problème PRIMES : déterminer si un nombre entier est ou n'est pas
premier. Agrawal, Kayal et Saxena ont démontré récemment que
ce problème est dans P : il existe un algorithme déterministe
en temps polynomial ($O(n^{12})$) qui détermine si un nombre entier
est ou n'est pas premier. Cet exposé donnera une idée de la
démonstration.
Dans ce séminaire, je débuterai par une description des ordres
colorés omega-catégoriques. Par la suite, et étant
donnée la théorie T d'un
ordre coloré omega-catégorique, je parlerai de l'existence
d'une modèle
compagne de T + (f est un automorphisme) si on
rajoute un nombre fini de
relations d'équivalences dans le langage. Je discuterai aussi de
l'élimination des imaginaires de T et de celle de la modèle
compagne de T +
(f est un automorphisme).
Lundi 21 octobre : Olivier FINKEL (Paris 7), Une extension effective de la hiérarchie de Wagner aux automates à un compteur
Les oméga langages rationnels sont les langages de mots infinis, sur un alphabet fini, qui sont acceptés par automates finis déterministes avec condition d'acceptation de Muller. D'autres machines finies, plus complexes, comme les automates à pile, les réseaux de Petri, ou les machines de Turing ont été considérées pour la lecture des mots infinis.
L'ensemble des mots infinis sur un alphabet fini \Sigma étant muni de la topologie usuelle de Cantor, les oméga langages rationnels, ainsi que tous les oméga langages acceptés par machines finies déterministes, sont des combinaisons booléennes d'ensembles Boréliens \Pi_2^0, donc de rang de Borel au plus 3.
La hiérarchie de Wadge, qui raffine la hiérarchie Borélienne classe les oméga langages en fonction de leur complexité topologique, à l'aide de la notion de réduction par des fonctions continues. Cette hiérarchie, à la difference de la hiérarchie Borélienne, permet de distinguer les différentes machines finies déterministes lisant des mots infinis.
La hiérarchie de Wadge des oméga langages rationnels est la hiérarchie de Wagner. Celle ci est effective, et les réductions sont données par des transducteurs effectivement calculables.
On étudiera dans cet exposé une extension de la hiérarchie de Wagner aux oméga langages acceptés par automates déterministes équipés d'un compteur. La hiérarchie est obtenue en étendant les notions de chaîne et de superchaîne aux automates à compteur. On obtient alors une extension effective de la hiérarchie de Wagner, dont les reductions sont données par des transducteurs à compteur.
Ce résultat permet aussi de construire des stratégies gagnantes effectives
dans certains jeux de Wadge et de Gale-stewart.
Nous ferons, dans cet exposé, un petit tour
d'horizon de quelques systemes logiciels d'aide à
la construction et à la vérification de
preuves formelles. Nous nous limiterons au domaine
des logiciels plus ou moins explicitement
orientés vers la certification de programmes
informatiques.
L'accent sera mis sur les choix de conception de tels
systèmes en rapport avec les systèmes de
formalisations implantés.
J'exposerai les résultats (axiomes, E.Q.) et quelques questions
de base de la théorie des modèles des vecteurs de Witt et de
leur automorphisme de Frobénius.
La Logique Linéaire (LL) a été introduite comme un
raffinement de la
Logique Intuitionniste (LJ) basé sur la décomposition de
l'implication.
Ceci a mis en avant l'importance des règles structurelles et des
contraintes de linéarité dans l'étude des preuves. Dans
le même esprit, LL
a également permis d'analyser le non déterminisme de
l'élimination des
coupures en Logique Classique (LK), lié à la complète
liberté des règles
structurelles.
Nous verrons comment la polarisation, issue de l'étude de LL, permet
une
interprétation plus directe de LK, ce qui complète les travaux
précédents
en précisant la position de LL par rapport à LK et LJ. En
particulier,
l'utilisation de différentes variantes polarisées de LL
fournit un
équivalent des traductions de LK dans LJ dans un cadre linéaire.
Van den Dries, Macintyre et Marker ont démontré
un résultat d'élimination des
quantificateurs pour le corps des réels étendu
par l'exponentielle et les
fonctions analytiques
restreintes. Leur preuve utilise un
critère classique de théorie des
modèles. Nous donnons une version
géométrique de ce résultat, en montrant
comment les arguments de valuation employés
constituent une extension de la méthode classique
du polygône de Newton. Cette "traduction"
résulte d'une mise sous-forme réduite des
équations log-exp-analytiques, dite "théorème
de préparation".
Il y a 40 ans Bialynicki-Birula et Rosenlicht ont montré que toute
application polynomiale injective de Rn dans Rn est surjective.
Ensuite J. Ax (1969) a généralisé ce résultat aux
applications injectives et régulieres f:X-->X, lorsque X est un
ensemble algébrique (sur un corps alg. clos) possiblement avec
singularités. Par des arguments de théorie des modèles il a réussi à
réduire l'énoncé au cas où X est fini. Dans le cas
réel A. Borel (1969) a montré le résultat dans le cas ou X est nonsingulière.
Le cas réel X avec singularités a été résolu par moi seulement en 1999.
L'argument principal est une décomposition finie d'un ensemble algébrique réel
en composantes symétriques par arcs qui est plus proche du cas
algébriquement clos. Y a-t-il des points communs dans toutes ces preuves?
Après avoir rappelé les premières propriétés de la théorie des corps
différentiellement clos de caractéristique 0 (CDC0), on définira
certains des rangs naturels pour cette théorie. On s'intéressera alors aux
différentes notions de "types génériques" induites par ces rangs, et plus
particulièrement pour les groupes définissables dans la théorie CDC0.
La correspondance preuves-programmes (dite de Curry-Howard)
fournit une méthode objective pour savoir si un axiome est, ou non,
"intuitif" (indépendamment du problème de sa consistance relative): il
s'agit de lui associer une "instruction", au sens informatique du terme.
Problème résolu depuis longtemps pour les axiomes de la logique du
second ordre intuitionniste, beaucoup plus récemment pour le tiers
exclu, puis les axiomes de ZF. Problème ouvert pour l'axiome du choix,
mais résolu pour l'axiome du choix dépendant. L'instruction associée
n'est autre que l'horloge du système informatique.
Un théorème de Zilber, qui s'appuie sur un résultat de Henry B. Mann,
Mathematica, 1965, p. 107-117, affirme que la structure formée du corps
des nombres complexes avec en plus un prédicat U notant les racines de
l'unité est superstable, et même oméga-stable, de rang oméga, le groupe
U étant un pur module de rang un ; il en est de même si on prend pour
U un sous-groupe divisible quelconque de racines de l'unité. La
situation n'est pas aussi simple en caractéristique p non nulle, mais
je donnerai des exemples où la même situation se produit ; certains
dépendent de conjectures arithmétiques sur les nombres premiers. L'étude
de ces corps de caractéristique p est motivée par le résultat de
Wagner assurant qu'il est très peu probable qu'il existe des "mauvais
corps" de rang de Morley fini - soit encore aleph-un catégoriques - et
de caractéristique non nulle.
Après une présentation des divers monoïdes
pseudo-simplifiables
en question (séparatifs et fortement séparatifs), on donne des
résultats
algébriques de décomposition. On en déduit la
décidabilité des théories
universelles des diverses classes de monoïdes concernées. Par
ailleurs, on
évoquera la notion de monoïde de raffinement et de groupe
d'interpolation,
pour lesquels la question de la décidabilité de leur
théorie universelle
reste ouverte.
It is not known whether there exists a pair of functions
\alpha : n{\omega} --> m{\omega} and \beta:
[\omega]{\omega} --> [\omega]{\omega}, where n>m>1, such
that for every x in n{\omega} and a in [\omega]{\omega}, if
\alpha (x) is almost constant on a, then so is x on \beta (a).
Such a pair would provide a proof of the well-known result that the
so-called refinement numbers rn, rm are equal, that is
interesting
also under CH (in which case rn=rm is trivial). I shall show that
such a pair exists under Martin's axiom, and that no Borel pair exists.
Dans un corps K de caractéristique p positive,
l'ensemble Kp des éléments qui sont des puissances p-ièmes
forme un sous-corps de K.
Nous considérons le cas où il existe
b1,...,b\nu dans K
vérifiant K=Kp[b1,...,b\nu] et,
pour chaque i dans {1,\dots,\nu},
bi n'appartient pas à Kp[b_j, j dans
{1,\dots,\nu}, j différent de i],
\nu est alors appelé le degré d'imperfection de K.
Soit, pour chaque entier n,
(mi){i dans pn\nu} l'ensemble des monômes en b1,\dots,b\nu
de degré < pn en chaque bi.
Si l'on considère un surcorps L de K vérifiant également
L=Lp[b1,...,b\nu] et
bi n'appartient pas à Lp[bj, j dans
{1,\dots,\nu}, j différent de i],
chaque élément de L s'écrit de façon unique
La fonction de Kolchin, f : N ---> N, associée à x et K est définie ainsi : f(n) est le degré de transcendance de {xi, i dans pn\nu} sur K.
Nous utilisons cet outil pour étudier
la stabilité des corps séparablement clos
de degré d'imperfection \nu.
La définition d'indépendance liée au rang de Morley
ne marche pas pour une théorie non-omega-stable
comme la théorie d'un corps algébriquement clos valué.
Mais on peut définir des notions d'indépendance qui
sont équivalentes à l'indépendance classique pour un
corps algébriquement clos pur, et qui se généralisent
au cas d'un corps muni d'une valuation. Dans cet exposé,
je vais présenter plusieurs exemples où on verra que les
notions d'indépendance considérées peuvent être différentes
et on donnera un critère pour qu'elles coïncident.
Un point qui est devenu une banalité est que, en un certain sens, le théorème de complétude (conséquence de ZFC) garantit que tous les modèles bien fondés d'un seul axiome donne des modèles à tous les axiomes qui en ont, et que tous les modèles pleins d'un seul axiome donne des modèles bien fondés à tous les axiomes qui en ont. Et ça semble s'arrêter la : on ne sait pas dire 'tous les modèles bidule-chouette d'un seul axiome donnent des modèles pleins à tous les axiomes qui en ont'.
Il s'agira essentiellement de regarder quelques axiomes ou schémas d'axiomes, très banals, qui sont habituellement évacués d'un revers de la main comme faux par la théorie ambiante des ensembles.
Ces axiomes sont des sortes de 'portes' de 'l'univers', pour certains, garantissant aux habitants de l'univers que ce dernier est trop petit (non plein), ou 'achevé' (il ne rate rien) ou etc. Un côté qui peut etre intéressant est leur quasi-minimalité : s'il y a des bornes (de quelque nature) ces énoncés sont vrais.
Ceux qui offrent un 'achèvement' vont violemment contre les schémas de réflexion habituels communément acceptés comme 'vrais in the real world'.
d'une manière générale, se pose la question de garantir 'qu'on a tout mis' qui soit possible dans l'univers. Et une remarque apportée par ce qui précède est que, oui, en certains sens, il y a des axiomes qui permettent de garantir ça (contrairement à une vague idée que non, véhiculée par la théorie ambiante des ensembles, et les divers schémas de réflexion et de grands cardinaux, qui sont pourtant consistants avec les 'portes')
Par ailleurs, on mentionnera aussi des axiomes extrêmement naturels (FST
pour full set theory), enrichissant ZFC et exprimant 'in some sense' que V
contient au moins un certain nombre d'objets qu'il ne 'devrait pas'
rater. Et pourtant, ces axiomes posent problème, en ce sens, que le
principe qui les inspire conduit à d'autres axiomes qui, eux, sont faux,
ou contredisent certains axiomes de grands cardinaux. Corollairement, on
remarquera l'aspect 'catalyseur' des principes FST, phénomène qui ne
semble pas connu, ou se produire, pour des théories plus faibles genre
peano.
Soit (P,\leq) un ordre partiel. On définit l'algèbre de Boole
libre
sur P, notée F(P). Soit { x_p : p dans P } l'ensemble des
générateurs de l'algèbre de Boole libre Free(P) sur
P. Soit J
l'idéal de Free(P) engendré par { x_p - x_q : p \leq q }.
Alors F(P) := Free(P)/J.
Lorsque P est un ordre total, F(P) est appelé l'algèbre
d'intervalles sur P. Dans ce cas x_p = [p,\infty).
Si la classe des algèbres d'intervalles est bien connue, il n'en est
pas de même de celle des algèbres d'ordres. Nous développerons
quelques proprietés de cette dernière classe. Les techniques
utilisées sont celles des ordres partiels, des wqo (ensembles bien
fondés sans antichaines infinies), des treillis, ...
Les travaux récents de Woodin ont considérablement
renouvelé la théorie des ensembles en lui apportant une
intelligibilité globale et en restaurant son unité. Pour la
première fois, ces résultats ouvrent une perspective
réaliste de
résoudre le problème du continu, et, à tout le moins, ils
établissent le caractère irréfutablement signifiant et
précis de
celui-ci.
La question considérée est de savoir si tout idéal vérifiant une certaine
propriété
combinatoire (par exemple "être un P-point faible") peut être inclus dans un
"gros" idéal avec la même propriété. Un idéal maximal sera bien sur considéré
comme gros, mais on peut faire intervenir d'autres critères, par exemple
d'ordre topologique.
This is joint work with Shelah. We define infinitary languages which
satisfy the Craig Interpolation Theorem and have a Lindström type
model-theoretic characterization. This is in sharp contrast to the
general failure of such results for the known infinitary languages.
J'expliquerai pourquoi les sous-groupes de Carter existent
dans tout groupe de rang de Morley fini. C'est un
travail en commun avec Olivier Frécon, basé sur les
notions d'unipotence introduites récemment dans le thèse
de Jeff Burdges.
We develop new combinatorial arguments concerning Markov chains,
in order to give a self-contained proof of a linear time solution
for the Fisher-Wright multi-allele problem -- intuitively,
that for a population of fixed size $n$, under certain mating
and neutral selection conditions, it is expected that all individuals
in the $O(n)$th generation will have inherited the same allele, i.e.
have the same maternal ancestor Eve.
For two alleles, arduous work of Fisher,Wright,Kimura,Watterson and
Ewens used the Fokker-Planck diffusion equation to show expected linear
time for 2 alleles. Later, Kingman introduced and proved the main coalescence
theorem, which yields expected linear time for the multi-allele case.
Our work relies neither on the diffusion equation, nor coalescents, extends
the main coalescence theorem, and provides an expected linear time
solution for cases not covered by coalescent theory.
More background:
In 1987 Cann, Stoneking and Wilson postulated that all
currently existing humans have a common female ancestor,
the so-called `Mitochondrial Eve', who lived in Africa
around 200,000 years ago. Several years before this,
Avise et al. had shown by computer simulation that if
a population bottleneck occurs for a sufficiently long
time, then most likely all members of the population
will be mitochondrially monomorphic. Specifically, by
simulating a Poisson process, Avise et al cited $4n$ as
an upper bound on the expected number of generations for
the entire future progeny of a constant-size population of
$n$ females to share the same mtDNA. Since the branching
process simulations of Avise et al. necessarily lead to
population extinction, we model neutral selection during a
population bottleneck by a Markov chain with hypergeometric
(and binomial) transition probabilities, and provide the
first rigorous upper bound for mean stopping time for
Markov chains with absorbing states which satisfy a certain
"mean condition" (related to martingales) and
"weak variation condition".
Specifically, under the weak variation condition and mean condition,
for population size $n$ and $n$ founding lineages,
we prove a mean stopping time of $O(n)$.
This is joint work with Samuel R. Buss, Mathematics Department of UCSD.
Wilkie (1999) proved that any expansion of the ordered field of
real
numbers with a chain of Pfaffian functions is o-minimal. We prove an
effective
version of this result obtaining recursive (even primitive recursive) bounds
on
the number of connected components of a definable set. Our results apply in
particular to the field of real numbers with the exponential function, and
are
motivated by the (open) problem of the decidability of the complete theory
Texp of this structure. By our results there is a recursively
axiomatized
subtheory T of Texp such that all the models of T are
o-minimal.
If
we add to T the differential equation for the exponential function, we
obtain
a candidate for a recursive axiomatization of Texp. We can prove that
our
candidate is complete, and therefore Texp is decidable, under the
conjecture that a certain problem raised by van den Dries (1993) has a
positive
answer. The conjecture states that, given a language L expanding the
language
of ordered rings, if an L-sentence is true in every L-structure
expanding
the ordered field of real numbers, then it is true in every o-minimal
L-structures expanding a real closed field.
Sela a annoncé une solution complète d'un problème de
Tarski, qui demanda vers 1945 quels sont les groupes de type fini qui
ont la même théorie élémentaire qu'un groupe libre.
Nous discuterons des travaux de Remeslennikov, Kharlampovich-Myasnikov,
Sela, Champetier-Guirardel et autres sur la structure des groupes
limites (les groupes de type fini qui sont ``limites'' de groupes
libres, ou encore, qui ont la même théorie universelle qu'un
groupe libre). Nous indiquerons quelques outils utilisés par Sela
(dont des techniques de Rips, Rips-Sela, Bestvina-Feighn et autres sur
les actions de groupes sur les arbres).
Le 7 juin à 14h, salle 0C8: Soutenance de thèse de
Abderezak OULD HOUCINE (Paris 7), Sur quelques problèmes de
plongement dans les groupes.