Je vais dans cet exposé donner quelques nouvelles
caractérisations logiques
de la classe des langages rudimentaires.
La première caractérisation est basée sur une
logique introduite par Parigot
et Pelz pour caractériser logiquement la classe des langages
des réseaux de
Petri. Les autres sont basées sur des quantificateurs de comparaison de
cardinalité.
Ces caractérisations nous ont inspiré pour donner un
jeu, à la Fraïssé -
Ehrenfeucht, qui donne un moyen pour prouver si oui ou non un langage est
rudimentaire. L'utilisation de cette méthode pose deux problèmes qu'on
expliquera.
Un oméga langage algébrique est un langage
de mots infinis, sur un alphabet fini, qui est accepté
par un automate à pile avec condition d'acceptation
de Büchi ou de Muller. L'ensemble des mots infinis
sur un alphabet fini étant muni de la topologie usuelle,
on étudiera dans cet exposé les propriétés topologiques
de ces oméga langages. En particulier on montrera
qu'il existe des oméga langages algébriques qui sont analytiques
mais non Boréliens. On en déduira une réponse à une question
de Niwinski, donnant un exemple d'oméga puissance non borélienne
d'un langage algébrique de mots finis.
On se donne une structure M dans un langage fini. Depuis Blum,
Shub, Smale et Poizat on s'intéresse à la "complexité" des suites de
relations définissables de M. Au niveau non uniforme les classes de
complexité de telles suites se définissent en utilisant la taille des
objets (formules sans quanteurs, circuits, formules existentielles et
autres...) que l'on se permet pour définir ces suites.
On présentera des resultats de séparation de ces classes ainsi que
quelques exemples curieux. L'ingrédient principal étant les prédicats de
verité et le paradoxe du menteur.
Soit G un groupe fini. Il y a manifestement un énoncé existentiel vrai dans
G tel que G se plonge dans tout modèle de cet énoncé existentiel.
On se propose d'examiner les groupes infinis qui possèdent cette proprieté
(ou une de ses variantes)
Comme le lecteur l'observera notre problématique s'étend à d'autres classes
de structures que le cadre des groupes - dans lequel on se place par
commodité et pour obtenir des résultats.
Depuis 1974, de nombreuses classes de complexité ont été
définies par la complexité logique de propriété de structures
finies. Ainsi :
- la hiérarchie polynomiale PH correspond aux formules
du second ordre,
- NP correspond aux formules existentielles du second ordre,
- Monadic NP à ces formules où les quantifications existentielles
se font sur des parties (relations unaires).
Ajtai, Fagin et Stockmeyer (2000) ont étudié diverses classes
de complexité, toutes comprises entre Monadic NP et PH, et
toutes définies par leur complexité logique.
Nous ferons un tour d'horizon de ces classes et des techniques
utilisées pour étudier leurs relations mutuelles.
(se basant sur un travail signé Boughattas-
Chinchilla-JPR : "BOOTSTRAPPING")
Une 1ère partie (courte) rappelle que les problèmes fonda-
mentaux de Complexité (P différent de NP, collapse de la hiérarchie
polynomiale PH, etc...) ; et ceux de la Cryptographie (difficulté
de la factorisation des entiers, etc...) se ramènent pour la plupart
(assez facilement dans certains cas - par theorèmes dans d'autres)
à savoir construire des modèles non standard des entiers avec
certaines proprietés.
La 2ème partie présente du neuf en matière de construction de ce type
- basé sur les indiscernables et sur l'o-minimalité de la structure
(R,+,.,exp) .
Finalement on expliquera pourquoi ce travail est intitulé
"BOOTSTRAPPING" ; et comment le fait que la proprieté de Vapnik-
Tchervonenkis est vraie dans (R,+,.,exp) offre des perspectives
nouvelles à ces constructions.
Stationary set reflection has become a standard principle for
combinatorial constructions in set theory. In this talk I will state the
various principles and illustrate their use as well as state some recent
joint results with S. Todorcevic. Most of the talk will be accessible to
a general audience.
L'auto-test est une notion de test introduite par Blum, Luby et Rubinfeld
au début des années 90. Dans ce formalisme un testeur doit estimer à
moindre coût la fiabilité d'un programme vu comme boîte noire : le testeur
doit etre plus simple que n'importe quel programme correct, et ne peut
qu'évaluer le programme en des entrées qu'il choisit. Ainsi, un testeur ne
peut ni simuler lui même le comportement d'un programme correct (ce qui ne
ferait que déplacer le problème), ni accéder au source du programme qu'il
teste (ce qui ne garantirait pas la validité du programme une fois
implémenté). Contre toute attente, Blum et al. ont montré qu'il était
possible de définir de tels testeurs, dits auto-testeurs, pour toute une
série de programmes numériques. Mais plus surprenant, ils ont construit
des auto-correcteurs capables de corriger efficacement tout programme
faiblement erroné. Les applications de ce domaine sont à la fois théoriques
et pratiques (testeurs implémentés).
Nous présenterons dans cette exposé les concepts fondamentaux de l'auto-test
et passerons en revue ses résultats majeurs. Nous terminerons en citant
quelques axes de recherche que nous jugeons intéressants.
O. Chapuis, E. Hrushovski, P. Koiran et B. Poizat ont introduit une nouvelle théorie complète : la théorie limite des courbes génériques. Je présenterai cette théorie puis je montrerai que des courbes génériques de degré supérieur à exp(2r) ne peuvent pas être distinguées à l'aide d'une formule du premier ordre de rang de quantification inférieur à r. On en déduit aisément un algorithme de décision pour la théorie limite.
Références :
- O. Chapuis, E. Hrushovski, P. Koiran et B. Poizat. La limite des théories
de courbes génériques. A paraître dans le Journal of Symbolic Logic.
http://www.ens-lyon.fr/~koiran/publications.html
- Back-and-forth systems for generic curves and a decision algorithm for the
limit theory, P. Koiran et N. Portier, A paraître dans "Annals of Pure and
Applied Logic"
http://www.ens-lyon.fr/~nportier/publi.html
Travail commun avec Rémy Malgouyres. Nous avons étudié la
complexité algorithmique de problèmes usuels de géométrie discrète en
2D. La géométrie discrète consiste à étudier les propriétés topologiques
d'objets géométriques discrets, tels que ceux rencontrés en analyse
d'images ou en traitement d'images en informatique. Certaines opérations
de base sont très courantes, comme déterminer si un sous-ensemble est
connexe, ou étiqueter des composantes connexes. Les algorithmes
d'amincissement sont aussi largement utilisés en reconnaissance des
formes et en analyse d'images, et la notion d'amincissement topologique
peut se modéliser par la notion de sous-homotopie. Enfin, la notion
d'homotopie symétrique correspond intuitivement à la notion de
déformation continue, et c'est aussi une notion très importante pour la
reconnaissance de formes. Le but de ce travail est d'étudier la
complexité algorithmique de ces opérations de base.
Nous avons d'abord montré que tous les problèmes étudiés se réduisent à
celui de l'accessibilité dans une image 2D (i.e. le problème de
déterminer si deux pixels dans une image binaire sont connectés dans
cette image). Nous avons ensuite étudiée la complexité de ce dernier
problème. Nous montrons qu'il est dans LogSpace. (On obtient comme
corollaire le fait que tous les problèmes auxquels nous nous sommes
intéressés sont dans LogSpace.) Ensuite, on en donne une borne
inférieure, en montrant que ce problème est NC1-difficile. Enfin, on
montre qu'aucun des problèmes de base que nous avons considérés dans ce
travail ne peut être calculé en temps parallèle constant avec des
ressources polynomiales (i.e. en utilisant une famille de circuits AC0).
Mots-clés: Complexité descriptive, modèles finis, temps linéaire, problèmes combinatoires
Résumé :
On s'intéresse à certains liens étroits entre la compléxité algorithmique
et la définissabilité logique.
On montre d'abord combien la classe NLIN des problèmes
reconnaissables en temps linéaire non déterministe (qui comprend la plupart
des problèmes NP-complets usuels) est robuste de par ses caractérisations
logiques (restriction de la logique existentielle du second ordre avec ses
variantes : formes normales et extensions, par exemple par une forme
restreinte de ferméture transitive).
En second lieu, on s'intéresse aux problèmes, qu'on considère ici
comme des ensembles de structures finis du premier ordre (par exemple des
graphes vus comme structures (V,E) avec E relation binaire sur le domaine V
des sommets), et on étudie la classe, notée VertexNLIN, des problèmes
reconnus en temps non déterministe O(n) où n est la cardinalité du domaine
(ex : pour un graphe, son nombre de sommets). Là encore, on montre la
robustesse de la classe VertexNLIN, tant sur le plan logique
qu'algorithmique. L'intérêt de cette classe est encore renforcé par le fait
(qu'on justifiera) qu'elle contient nombre de propriétés de graphes,
connexité, biconnexité, hamiltonicité, nonplanarité, etc, qui sont donc
reconnaissables en temps non déterministe O(n), où n est le nombre de
sommets du graphe considéré, donc éventuellement (pour les graphes denses),
en temps sous-linéaire en la taille (= nombre d'arêtes) du graphe.
Enfin, on fera un rapide bilan des classes etudiées et de quelques
autres, tant en ce qui concerne leurs liens connus (inclusions/séparations)
que leurs caractérisations logiques.
(travail commun avec C. Lautemann, F. Olive et S. Ranaivoson).
Lundi 2 avril - Alexei SOSSINSKY (Moscou) : Résultats récents d'indécidabilité en topologie.
Lundi 30 avril - Michel de ROUGEMONT (Orsay) : Définissabilité et Compression
A compression algorithm takes a finite structure of a class K as input and produces a finite structure of a different class K' as output. Given a property P on the class K defined in a logic L, we study the definability of property P on the class K'. We consider two compression schemas on unary ordered structures (words), compression by run-length encoding and the classical Lempel-Ziv.
First-order properties of strings are first-order on run-length compressed strings, but this fails for images, i.e. 2-dimensional strings. We present simple first-order properties of strings which are not first-order definable on strings compressed with the Lempel-Ziv compression schema.
We show that all properties of strings that are first-order
definable on strings are definable on Lempel-Ziv compressed strings in
FO(TC), the extension of first-order logic with the transitive closure
operator. We define a subclass F of the first-order properties of
strings such that if L is defined by a property in F, it is also
first-order definable on the Lempel-Ziv compressed strings.
We then present new results for other compression schemas, in particular for a
random schema.
Lundi 7 mai - Deirdre HASKELL (McMaster), Lundi 14 mai - Dugald MACPHERSON (Leeds). Elimination of imaginaries in algebraically closed valued fields I and II.
Il est bien connu que la théorie des corps valués algébriquement
clos n'admet pas la propriété de l'élimination des
imaginaires dans un langage naturel pour les corps valués.
On peut alors se demander s'il existe un langage avec des sortes
pas trop compliquées où l'on a cette propriété.
Par le travail récent de Haskell, Hrushovski et Macpherson
on a pu répondre à cette question. Pour le premier exposé,
D. Haskell expliquera l'idée de l'élimination des
imaginaires, donnera quelques exemples et une description
du théorème. Pour le deuxième exposé (en anglais)
D. Macpherson donnera plus de détails en ce qui concerne la démonstration,
et en particulier, il expliquera comment on code les modules,
et les noyaux des fonctions définissables.
Lundi 21 mai - Gerhard HEINZMANN (Nancy II) : Poincaré et la Logique
Poincaré a été semi-intuitionniste, anti-logiciste
et prédicativiste. Dans une première partie de ma conférence, je donne une
description historique de sa position en esquissant le contexte des
controverses avec Russell, Hilbert, Zermelo et Brouwer. Dans une deuxième
partie, je reprend l'opinion répandue selon laquelle le mathématicien
Poincaré n'aurait eu qu'une connaissance superficielle de la nouvelle
logique : l'attitude négligeante de Poincaré s'explique par le fait que les
différentes théories de la logique formelle n'expriment pas, selon lui,
l'élément essentiel à la compréhension d'une démonstration mathématique. Je
termine par l'indication de quelques exigences nécessaires à une logique
pour la compréhension du raisonnement mathématique au sens de Poincaré.
La notion d'indiscernables qui apparaît classiquement dans le theorème d'Ehrenfeucht- Mostowski tisse des liens entre Combinatoire, Théorie des ensembles, Théorie des modèles ; et par ses applications elle touche à bien d'autres sujets (espaces de Banach par exemple). Elle est le thème de la "Journée" annoncée ici
DATE : Mardi 22 Mai de 10 heures à 12h (exposés 1 à 3) et de 14h à 16h (exposés 4 à 6)
LIEU : Chevaleret salle 0C5 (au rdc)
PUBLIC VISE : Logiciens et Utilisateurs de la Logique, ETUDIANTS en DEA ou en thèse de Logique, Philosophes
FORME : six exposés d'une demi-heure, par 6 renommés spécialistes qui se mettront en 4 pour vous faire assimiler ce qu'il faut savoir sur ce sujet porteur en Logique. Exposés séparés par des pauses d'un quart d'heure.
Exposé 1 (Chinchilla) : Théorèmes de partition et Indiscernables
Exposé 2 (Ressayre) : Indiscernables forts et Contrôle des quanteurs
Exposé 3 (Foreman) : Une preuve du théorème de partition d'Erdös-Rado
Exposés 4 et 5 (Velickovich et Todorcevic) : 0 dièze
Exposé 6 : (Mariou) Indiscernables et Théorie des modèles algébrique
CONTENU - Le 1er exposé dégage les points communs des théorèmes de
partition en allant du cas fini à celui des grands cardinaux.
L'exposé 2 applique les indiscernables aux systèmes d'Arithmétique
liés aux fondements et à la Complexité Algorithmique.
L'exposé 3 montre comment appliquer les principes de réflexion aux
théorèmes de partition.
Les exposés 4 et 5 exposent le noyau de l'application des indiscernables
en Théorie des ensembles.
Le dernier exposé aborde le passage de l'indiscernabilité à l'indépendance
qui est au coeur de la Théorie des modèles.
Lundi 28 mai - Joël COMBASE (Paris I) : Théorème de l'ensemble parfait et Théorie des modèles
Une première partie propose une généralisation du théorème de Silver
sur le nombre de classes d'équivalences d'une relation co-analytique, qui
fait intervenir une notion de dépendance. Une deuxième partie utilise les
propriétés du forking dans les théories superstables pour satisfaire les
conditions d'application du théorème de la première partie.
On en déduit par exemple que si un modèle totalement borélien d'une théorie
superstable est omega_1 saturé, alors il est saturé.
Jeudi 7 juin - Harvey FRIEDMAN (Ohio State U.) : Boolean relation theory.
Boolean relation theory is simply the study of the Boolean relations between
one
dimensional sets and their images under multivariate functions. This study
naturally leads to a variety of statements equivalent to the 1-consistency of
Mahlo cardinals of finite order, even in concrete settings in the integers
which are subject to known quantifier elimination. In addition, there are
classifications of large finite families of such
statements (as to truth value) which can be proved to be correct with and only
with the use of Mahlo cardinals of finite order.
The compelling nature of the particular examples of Boolean relation theory
cited is steadily improving. The state of the art will be presented in the
lecture.
Lundi 11 juin - Zoé CHATZIDAKIS (Paris VII) : Théories asymptotiques de corps différentiels (Travail en commun avec E. Hrushovski).
Soit p un nombre premier, F_p le corps à p elements, et K(p) la cloture
séparable du corps F_p(t). Il existe alors une (et une seule) dérivation
D_p sur K(p) qui satisfasse D_p(t)=1.
Pour chaque p, nous considerons K(p) comme un corps muni de la
dérivation D_p, et nous étudions la théorie T, consistant des énoncés
du langage des corps différentiels {+,-,.,0,1,D} qui sont vrais dans
presque tous les corps différentiels K(p). Nous montrons alors que la
théorie T est \Sigma_2^0-complete. Plus précisément, étant donnée une
\Sigma_2^0-formule a(x) du langage de l'arithmétique ({+,.,0,1,<}) il existe
des formules universelle b(x) et existentielle c(x) telles que pour
tout entier n nous ayons les équivalences suivantes:
(i) a(n) est vrai dans (N,+,.,0,1,<)
(ii) T prouve b(n)
(iii) T prouve c(n)
La preuve de ce résultat passe par une interprétation uniforme en p du
corps F_p, avec la structure additionnelle induite par son
identification avec un segment initial de N, et de plus la définition
sur F_p d'"exponentielles modulo p".
Après avoir donne les définitions de base, nous donnerons quelques
détails sur ces interprétations, et une idée de la preuve.
Lundi 18 juin - Murray MARSHALL (Saskatoon) Open problems in the theory of spaces of orderings
Every formally real field
Lundi 25 juin - Francis OGER (Paris VII) : Théorie des modèles des pavages
Un pavage d'un espace vectoriel de dimension finie sur R est un recouvrement par des pavés disjoints, tous obtenus par translation à partir d'un ensemble fini de pavés élémentaires. Pour tout systeme fini de pavés élémentaires, on a un langage relationnel naturellement défini L tel que deux pavages soient équivalents à translation près si et seulement si les L-structures associées sont isomorphes. On montre que deux pavages ont les memes fragments bornés à translation près si et seulement si les L-structures associées sont élémentairement équivalentes.
Pour tous pavages P,Q, on pose P<=Q si tout fragment borné de P est équivalent à un fragment de Q à translation près. On montre que tout pavage est minoré par un pavage qui est minimal pour <=, et qu'un pavage est minimal pour <= si et seulement s'il contient une copie de chacun de ses fragments bornés au voisinage de chacun de ses points. Les pavages, généralement non périodiques, obtenus par la méthode de projection à partir d'un pavage périodique d'un espace de dimension supérieure, sont des exemples de pavages minimaux pour <=.
Enfin, on considère les familles W de pavages qui sont définies par des règles, dont chacune consiste à dire qu'un certain assemblage borné n'apparaît nulle part dans le pavage. Pour une telle famille, il existe un ensemble U d'énoncés universels de L tel que les modèles de U soient, à isomorphisme près, les réunions disjointes de pavages de W. Si W est définie par un ensemble fini de règles, et si les pavages de W sont non périodiques et minimaux pour <=, alors un seul énoncé universel suffit, et la théorie définie par cet énoncé est complète et superstable. Les pavages de Penrose et les pavages de Robinson sont des exemples de cette situation.
Les résultats ci-dessus sont démontrés, essentiellement, en prouvant que
des résultats analogues sont vrais pour les L-structures, où L appartient à
une
certaine classe de langages relationnels.
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